STAGE FSU78 DU 18/04/19
L’individualisation dans notre système scolaire
Ce stage se déroulera au lycée Le Corbusier de Poissy . Modalités d’inscription ICI.
Depuis quelques années, le vocabulaire de « l’individualisation » s’est imposé à tous les niveaux de notre système scolaire. Dès la maternelle, les activités proposées doivent être pensées en fonction de chaque élève et de ses envies d’y participer ou non. À l’école primaire comme au collège, la prise en charge des élèves se doit d’être « individualisée », l’aide « personnalisée » et l’inclusion des élèves à besoins spécifiques se faire selon des protocoles « individuels ». La réforme du lycée prétend pour sa part offrir une « carte de formation » garantissant la liberté de chaque élève à choisir son orientation au plus proche de ses aspirations. Parcoursup et le post-bac s’inscrivent dans une même logique en proposant des « parcours de formation personnalisés» afin de faciliter la transition entre le lycée et l’enseignement supérieur, et d’assurer, le cas échéant, la remédiation pour les étudiants qui n’auraient pas la maîtrise de tous les attendus.
Comment ne pas mettre en perspective ces éléments de langage d’une prétendue « école de la confiance » avec, dans le monde du travail, la destruction des garanties collectives, la casse systématique du Code du travail, la remise en question de la retraite par répartition ? N’est-il pas frappant de voir à quel point l’école prépare les élèves à accepter l’individualisme sous prétexte de promouvoir d’une part la sélection et de l’autre le mérite ? En revanche, la question des moyens et de la formation pour assurer le suivi personnalisé des plus fragiles n’est jamais sérieusement abordée, hormis lorsqu’il s’agit de vanter les mérites des CP et CE1 à 12 élèves par classe.
Ce stage syndical sera l’occasion d’interroger nos pratiques au regard de cette problématique. Mais plutôt que de jeter le bébé de l’individu avec l’eau du bain du libéralisme, nous souhaiterions ouvrir un véritable espace de discussion pédagogique en nous posant les questions suivantes :
- Comment faire en sorte que le Service public d’Éducation soit encore porteur d’un projet collectif sans pour autant nier la singularité des élèves, des étudiants ?
- En quoi l’adaptation et la différenciation peuvent-ils accompagner le projet d’une école émancipatrice pour toutes et tous ?
Le défi de la massification de l’enseignement doit être pris au sérieux sous peine de faire le jeu des déterminismes sociaux. Cette controverse, vieille comme l’école, revêt aujourd’hui un caractère d’urgence dans le contexte que nous connaissons.
Présentation des intervenants
Pour animer notre stage, nous accueillerons deux intervenants : Maria-Alice Médioni et Pierre Chantelot dont vous trouverez les écrits en page 3.
Maria-Alice Médioni a enseigné l’espagnol et la didactique des langues au Centre de langues de l’Université Lumière Lyon 2. Elle est actuellement responsable du Secteur Langues du Groupe français d’Education nouvelle (GFEN). Une partie de ses travaux portent sur les inégalités scolaires et sociales, les pratiques professionnelles et pédagogiques, la formation et le développement professionnel des enseignants, le curriculum et contenus d’enseignement, les apprentissages et difficultés d’apprentissage, la didactique des disciplines.
Pierre Chantelot est enseignant de mécanique à l’université de Marne la Vallée. Il est également secrétaire national du SNESUP-FSU en charge des formations supérieures.