En réponse à la mobilisation de nombreux collectifs et de citoyen.nes, tout particulièrement les étudiant.es et les personnels d’AgroParisTech, le préfet des Yvelines avait dû déclarer en novembre 2021 l’arrêt de la procédure d’attribution du Domaine de Grignon au groupe Altarea Cogedim, tout en annonçant dans le même temps une nouvelle procédure de cession qui devait être engagée au deuxième semestre 2022.

C’est donc au moment où cette nouvelle procédure doit démarrer que le SNETAP-FSU et la CGT-Agri réaffirment leur position sur ce patrimoine de l’agronomie française et de la formation supérieure agricole, qui doit rester dans le domaine public de l’État et garder sa vocation première. Ce site d’AgroParisTech est aujourd’hui encore une partie de l’école nationale d’agronomie et un domaine public appartenant à l’État. Il doit le rester.

La volonté du Gouvernement précédent était de céder ce lieu historique (avec les autres sites franciliens d’AgroParisTech), au privé afin de participer au financement du projet d’un « grand pôle d’excellence scientifique » sur le campus de Paris-Saclay. Malgré l’opposition déjà très forte en 2019, l’État avait quand même cédé le bâtiment historique de la rue Claude Bernard. La vente de celui-ci avait atteint un prix bien plus élevé que prévu et devait pouvoir éviter la dilapidation du reste du patrimoine et en particulier Grignon.

Face aux enjeux des transitions qui s’imposent au monde agricole, transition agroécologique notamment… ce site historique est un outil public de formation, de vulgarisation et de recherche précieux et indispensable. Alors qu’à quelques kilomètres de là un site privé vient d’ouvrir en se positionnant sans complexe (école HECTAR à Lévis-St-Nom, voir publication n°116), l’abandon du domaine de Grignon et le renoncement du Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, à la veille d’une loi d’avenir et d’orientation agricole annoncée, seraient incompréhensibles.

Le SNETAP-FSU, la CGT-Agri, les étudiant.es et personnels d’AgroParisTech ainsi que les collectifs mobilisés restent donc vigilants et ne lâchent rien. De nouvelles actions pourraient voir le jour dans le cas où l’Etat – via la préfecture des Yvelines – maintiendrait sa volonté de dilapider ce site historique et indispensable à la recherche.