La rentrée de janvier a remis l’école sous le feu des projecteurs, mettant en lumière une tout autre réalité que celle fantasmée par le Ministre : garder les écoles ouvertes n’est pas qu’une affaire de com’.
Si les établissements scolaires restent tant bien que mal ouverts, c’est grâce au professionnalisme et au sens du service public des agents de l’Éducation Nationale et des collectivités territoriales. Mais malgré le dévouement des personnels, l’école n’est plus en capacité d’assurer correctement ses missions. La crise sanitaire n’a fait que révéler un manque d’investissement structurel dans l’ensemble des services public bien antérieur à la pandémie, venant aggraver les effets d’une politique néolibérale que la FSU n’a eu de cesse de dénoncer.
Le ministre porte une responsabilité écrasante : depuis 5 ans ses réformes n’ont cessé de fragiliser davantage le service public d’éducation, d’augmenter les effectifs et d’éloigner les personnels du cœur de leurs missions, au détriment des élèves. Depuis le début de la pandémie, les suppressions de postes se sont poursuivies, l’attractivité des métiers a continué à s’effondrer, aggravant ainsi la crise de recrutement. Les besoins en encadrement et en remplacement explosent. Le ministre a même « rendu » plus de 600 millions d’euros en 2020 quand la situation nécessitait des actions urgentes pour limiter les contaminations. Il est incompréhensible pour l’immense majorité des personnels que Jean-Michel Blanquer soit toujours aux commandes : le ministre prétend être le seul à vouloir garder les écoles ouvertes, alors qu’il porte l’entière responsabilité de la désorganisation conduisant à fermer de plus en plus de classes.
La pandémie ne fait donc que mettre en exergue les maux dont souffre l’école depuis des années. Comme pour l’hôpital, la Covid n’est que l’ultime choc qui achève de déstabiliser des services publics fragilisés par des décennies de suppressions de moyens et de réformes destinées à casser le service public.
La FSU78 appelle tous les personnels de l’Éducation Nationale à se mettre massivement en grève le jeudi 13 janvier afin de porter nos revendications :
- A court terme, des mesures sanitaires telles que : un protocole applicable qui ne plonge pas les personnels dans l’incertitude quotidienne, la distribution de masques chirurgicaux pour tous les personnels et usagers, et la fourniture de masques FFP2 pour ceux qui le souhaitent, l’équipement des établissements en capteurs de CO2 de purificateurs d’air, ainsi qu’un audit de tout le bâti scolaire qui trop souvent ne permet ni de travailler correctement, ni d’assurer des conditions d’hygiène acceptables aux usagers.
- Spécifiquement au lycée, l’annulation du contrôle continu et le report au mois de juin des épreuves de spécialités du baccalauréat afin d’assurer l’égalité de traitement entre les candidats.
- Mais surtout des mesures de fond : de la maternelle à l’université, une politique de recrutement massive qui aurait dû être engagée au moins depuis deux ans déjà, pour toutes les catégories de personnels (encadrement, enseignement, santé, social, etc.). Une telle politique nécessitera de redonner de l’attractivité à tous les métiers, ce qui passe par une revalorisation des salaires et une amélioration des conditions de travail, mais aussi une profonde réflexion, partant de l’expertise des personnels sur ce que doit être le service public d’éducation, très largement dévoyé depuis des années.
La pandémie ne doit pas être l’alibi du ministre quant à l’état désastreux du service public d’éducation.
Toutes et tous en grève le 13 janvier !
Rdv à 11h devant la préfecture à Versailles, et à 14h à Paris (Luxembourg)
pour faire entendre nos revendications !