Le ministre de l’éducation nationale a présenté aujourd’hui au Conseil Supérieur de l’Education puis aux médias, les axes d’une politique nouvelle d’éducation prioritaire.
Ces annonces font suite aux Assises locales et académiques de l’éducation prioritaire mais aussi à l’enquête « éducation prioritaire » de la FSU publiée fin décembre qui ont montré une attente forte par les personnels (notamment la réduction des effectifs et la possibilité de travailler différemment, temps pour travailler en équipe, permettre les relations aux familles et formation). Une rupture radicale avec les politiques d’éducation prioritaire mises en oeuvre depuis 2006 est attendue et particulièrement avec le dispositif ECLAIR dont le ministre a enfin annoncé la disparition.
Le contexte est marqué par les conclusions de l’enquête PISA 2012 qui a confirmé la grande fragilité scolaire d’un nombre important d’élèves, et plus particulièrement des élèves issus des classes sociales défavorisées, élèves qui sont les plus nombreux dans les écoles et établissements des territoires de l’éducation prioritaire. Le ministre fait le choix de la relance d’une politique d’éducation prioritaire ambitieuse comme condition d’un progrès nécessaire des résultats scolaires de ces jeunes.
Le plan ministériel repose sur trois types de mesures (pédagogiques, en direction des personnels et relatives au cadre scolaire) qui seront mises en oeuvre à la rentrée 2015 dans les écoles et les collèges faisant partie des plus de mille réseaux d’éducation prioritaire. Les critères (scolaires et sociaux) de la nouvelle cartographie qui devient plus progressive pour évoluer avec les besoins des écoles et établissements, doivent être maintenant précisés.
Dès la rentrée 2014, une partie de ces mesures sera « testée » dans un nombre réduit de réseaux choisis au niveau académique. Parmi les mille réseaux, 350 qui connaissent des difficultés plus importantes, bénéficieront de moyens et de mesures supplémentaires. La FSU suivra avec attention la mise en oeuvre de ces mesures.
Le détail des propositions confirme l’importance de l’effort national en direction de l’éducation prioritaire : scolarisation des enfants de moins de 3 ans, « plus de maîtres que de classes » dans les écoles concernées ; effort de formation initiale et continue des personnels ; pondération des horaires enseignants ; augmentation sensible des indemnités et création d’un nouveau « grade d’accès fonctionnel » ; création d’une ligne budgétaire académique spécifique ; procédures de recrutement permettant d’exprimer une candidature ; mesures concernant le recrutement et le rôle des personnels non enseignants…
La FSU considère que s’il est effectivement mis en oeuvre, ce plan de rénovation est de nature à créer les conditions d’une réelle amélioration des résultats scolaires des élèves.
Elle se félicite de ce choix assumé de faire porter l’essentiel de l’effort budgétaire sur ces territoires, pour ces élèves.
Bien évidemment pour la FSU, cette priorité ne doit pas conduire à dégrader les conditions d’études de l’ensemble des élèves non scolarisés dans ces réseaux, pas plus que les conditions de travail des personnels. A cet égard, les remontées concernant la préparation de la rentrée 2014 sont inquiétantes.
La FSU regrette par contre que les lycées, et notamment les lycées professionnels relevant aujourd’hui de l’Éducation prioritaire, ne rentrent pour l’instant pas dans le nouveau dispositif. Elle tient à rappeler l’urgence à prendre en compte ces établissements qui sont les plus en difficultés. Ils ne doivent être dotés de moyens supplémentaires pour permettre une meilleure réussite de ces lycéens.
Tout comme il sera nécessaire de conforter les missions et améliorer les conditions d’exercice des personnels non enseignants qui jouent un rôle majeur dans l’accompagnement des élèves et des familles et contribuent ainsi à leur réussite scolaire.
La FSU, porteuse de la réduction des inégalités scolaires a largement contribué et pesé avec les personnels pour qu’une nouvelle ère s’ouvre pour l’éducation prioritaire. Elle sera maintenant attentive et vigilante quant à mise en oeuvre de la politique en faveur de l’éducation prioritaire.