La nouvelle est tombée hier soir sur les sites internet du Figaro et des Échos : lors d’une rencontre avec le ministre du budget Bernard Cazeneuve, Vincent Peillon aurait proposé de geler pendant deux ans les avancements automatiques à l’ancienneté au sein des trois fonctions publiques (État, Hospitalière et Territoriale). Ces propositions s’inscrivent dans un plan de réduction de la dépense publique qui s’est fixé pour objectif de supprimer 50 milliards d’euros de dépenses publiques d’ici 2017.
Malgré le démenti de Vincent Peillon, lequel n’a d’ailleurs aucune autorité sur la fonction publique hospitalière et la territoriale, il semble plus que plausible que cette "fuite" relayée par ces journaux soit un ballon d’essai.
Le journal Les Échos parle aussi d’autres mesures qui seraient elles inscrites dans un temps beaucoup plus long : l’allongement de la durée de passage entre les échelons, ou encore la baisse du nombres de fonctionnaires promus à chaque passage d’échelon.
Si ces annonces se concrétisent, leurs effets en seraient désastreux. Dans le domaine de l’éducation, les salaires proposés en France sont déjà plus bas que la moyenne des pays de l’OCDE. Quant aux niveaux de salaires pratiqués au sein de la fonction publique hospitalière, la situation n’est pas plus reluisante. A titre d’exemple, les salaires perçus par les infirmiers et infirmières français(es) sont à un niveau bien plus bas que ceux de leurs homologues européens.
Comment ne pas mettre en relation cette annonce et celle du "pacte de responsabilité", qui prévoit 30 milliards de cadeaux fiscaux aux entreprises d’ici 2017 ? Ce "pacte de responsabilité" qui, soit dit en passant, ne se traduit par aucun engagement concret en terme de créations d’emplois de la part du patronat. Les fonctionnaires accepteront-ils d’être la vache à lait des entrepreneurs privés ?