Le lundi 23 novembre s’est tenu le Conseil Départemental de l’Éducation Nationale. Cette instance rassemblant des représentant de la préfecture, du conseil départemental, de la direction académique, des usagers et des personnels, les élus de la FSU en ont donc profité pour faire entendre sa voix.

La réaction suite aux attentats du 13 janvier :

"La FSU des Yvelines reste abasourdie devant l’horreur du massacre d’innocents vendredi 13 novembre 2015 à Paris.

Face à de tels actes barbares, la FSU des Yvelines considère que nous devons tous être mobilisés pour faire vivre notre démocratie y compris dans son volet social, assurer la sécurité de tous sans verser dans le tout sécuritaire, travailler inlassablement au vivre ensemble et à la paix, combattre les discours de haine et les amalgames.

Lors de sa rencontre avec les partenaires sociaux le 20 novembre dernier le Premier Ministre a salué le travail et l’engagement des agents des services publics et de tous les fonctionnaires. C’est bien la preuve que, dans les hôpitaux, dans les quartiers, dans les écoles dans la police, dans les musées … les fonctionnaires sont utiles pour aider la population face à de telles épreuves et surtout qu’ils sont garants sur le terrain que l’égalité – la liberté – la fraternité ne reste pas de vains mots gravés aux frontons de nos édifices.

Face à l’obscurantisme, il n’y a de solution que l’éducation et la fraternité, l’intelligence et l’humanisme. La priorité à l’éducation doit être réaffirmée et renforcée sur tout le territoire y compris dans les établissements non classés prioritaires mais qui concentrent aussi de grandes poches de pauvreté (l’étude du bilan de la rentrée 2015 dans les Yvelines nous prouvera que nous en sommes loin).

Le pacte de stabilité a été remisé derrière le pacte de sécurité l’état d’urgence le justifie. Ne serait-il pas temps de décréter l’état d’urgence pour les services publics : pour la FSU moins de dépenses publiques c’est avant tout moins de services publics. Il faut rompre avec les logiques d’austérité car elles conduisent à des inégalités territoriales, elles accentuent les fractures sociales. Notre pays a besoin de tout le contraire, particulièrement en ces temps difficiles.

La FSU se pose aussi la question des conditions des libertés publiques et des mobilisations syndicales : il ne faut pas mésestimer le rôle des mouvements revendicatifs pour le bon fonctionnement d’une démocratie, il faut savoir s’appuyer sur la détermination des citoyens et sur leurs initiatives (cf. la manifestation qui était prévue dans le cadre de la cop 21 le 29/11), il faut redonner du sens au dialogue social.

Encore une fois, nous partageons le traumatisme des attentats qui ont été perpétrés contre notre démocratie. Mais notre démocratie ne doit pas se renfermer sur elle-même : la seule réponse doit être plus de démocratie, plus de vivre ensemble, plus de paix."

L’intervention suite à la "visite" du très controversé Dimitri Casali au collège Pasteur de Mantes-la-Jolie :

Le lundi 2 novembre, les élèves du collège Pasteur de Mantes-la-Jolie ont reçu une visite quelque peu étonnante : ce jour-là, dans le cadre de rencontres organisées par le Salon du livre d’histoire de Versailles, messieurs Bédier et Casali (abusivement présenté comme historien, mais nous y reviendrons) sont donc allés à la rencontre des élèves de cet établissement.

Quel problème à ce que, dans un cadre pédagogique, Mr Bédier vienne rencontrer les collégiens du département, accompagné de quelqu’un, nous diriez-vous ?

Il se trouve que cette visite révèle plusieurs problèmes : premièrement, la forme. En effet, cette visite n’a nullement été voulue par les enseignants, ni la direction de l’établissement. Ni le rectorat, ni les inspecteurs et inspectrices d’Histoire-Géographie, ni les parents ne semblent avoir été prévenus de cette initiative. Il apparaît donc que Mr Bédier s’octroie le droit, en dehors de toute démarche pédagogique, de venir à la rencontre des élèves, pour y faire ce que bon lui semble.

Car Mr Bédier, comme nous l’avons déjà dit, n’est pas venu seul : il était accompagné d’un certain Dimitri Casali. Celui-ci est présenté, sur le site du conseil départemental des Yvelines, comme un historien. Nous ne jetterons pas la pierre au rédacteur ou à la rédactrice de cet article, qui n’est probablement pas un ou une spécialiste de la discipline historique. Dimitri Casali peut certes se targuer d’avoir été publié de nombreuses fois, mais en aucun cas par des revues scientifiques ou encore dans des ouvrages issus de la recherche universitaire.

Dimitri Casali se veut être un réformateur de l’enseignement de l’histoire : postulat usé et abusé ces dernières années, dans un combat idéologique mené par certains mouvements, qui souhaiteraient faire de l’histoire un outil au service de projets politiques parfois très discutables.

Apprécions, ensemble, la prose de Dimitri Casali : « Au sein de la haute administration, le corps des inspecteurs pédagogiques est paralysé par une gangrène idéologique qui corrompt de l’intérieur le ministère de l’Education Nationale. Aujourd’hui encore, ils sont nombreux à n’avoir pas achevé leur déstalinisation ou leur démaoïsation. Certains continuent même à terroriser les professeurs en leur imposant les préceptes du politiquement correct. » (source : L’histoire de France interdite, pourquoi nous ne sommes plus fiers de notre histoire, JC Lattès, 2012).

L’équipe d’inspection d’histoire géographie appréciera.

Le même mr Casali qualifie l’école de la République de « terre de Djihad », dans un article écrit le 22 septembre 2014 et publié en ligne… se vante d’avoir fait crier « Vive l’empereur » aux élèves de ce collège, après leur avoir distribué des bandes-dessinées pseudo-historiques, payées bien entendues par le contribuable yvelinois, qui appréciera lui aussi de voir sa contribution aux finances publiques si bien utilisée.

Nous pourrions continuer pendant une heure au sujet de cette pathétique comédie. Nous n’en ferons rien. Les plus curieux d’entre vous apprécieront le personnage et son amour d’une histoire caricaturale, qui se voudrait héritière d’Ernest Lavisse, mais sans le talent.

Nous conclurons par un conseil et une note d’espoir : le conseil, pour les instances départementales de l’Education Nationale, est d’aller sur le site du conseil départemental et de voir que d’autres rencontres avec des collégiens sont annoncées, afin de peut-être pouvoir éviter de nouveaux fiascos ; la note d’espoir, venant des élèves du collège Pasteur qui ont eu la malchance d’être utilisés comme faire-valoir politique, qui ont trouvé mr Casali comme étant un clown très rigolo.

« La jeunesse est la seule génération raisonnable », disait avec justesse Françoise Sagan. Ces jeunes élèves lui ont donné raison.