Félicitations à notre camarade de la Mission locale de Vénissieux licenciée le 4 février 2011.

Après plus de deux années de procédure, le verdict est tombé le 20 décembre 2013 : licenciement sans cause réelle et sérieuse et à caractère abusif ! CE N’EST QUE JUSTICE !!!

Outre les dommages et intérêts et le remboursement des frais judiciaires engagés par la salariée, la structure doit rembourser à Pôle emploi la totalité des indemnités chômage de cette dernière.

Voilà une nouvelle réjouissante pour la réhabilitation personnelle et professionnelle de la salariée, pour la reconnaissance des droits des salarié-e-s et pour l’action syndicale.

On peut cependant s’interroger sur la provenance de l’argent nécessaire à cette réparation. Les directions des missions locales se plaignent souvent de la baisse des financements mais cela ne les empêche pourtant pas de licencier en sachant que le/la salarié-e- entamera des poursuites judiciaires et pourra gagner, la preuve !

Et que dire de l’attitude, des présidents et des administrateurs de nos structures, également acteurs de la vie politique locale ne l’oublions pas, largement alertés sur les conflits et dérives, mais qui refusent le dialogue, ferment les yeux et se bouchent les oreilles, et cautionnent en quelques sorte le gaspillage de l’argent public !

Aller en justice n’est pas un choix pour un-e- salarié-e-, c’est une nécessité. Pour autant, gagner en justice ne règle pas tout. Le mal est fait pour les salarié-es contraints à recourir à cette ultime solution pour faire reconnaître leurs droits et la maltraitance subie parfois quotidiennement au travail.

Car, si le Réseau est souvent une nébuleuse pour les salarié-es, il est en revanche un formidable outil de planification et de standardisation pour les employeurs.

Si les salarié-es et leurs représentants du personnel et syndicaux peinent à établir des relations entre structures, en revanche la communication entre employeurs connaît de beaux jours et l’échange d’informations, en particulier sur le personnel, va bon train.

Les camarades licencié-es en font la preuve après chaque entretien de recrutement.

Doit-on accepter de devoir abandonner un métier qui nous a passionnés et nous passionne encore, et que l’on fait bien, au motif que notre personnalité agace l’employeur, quand, dans le même temps, celui-ci peut couvrir de vraies fautes professionnelles ?

Doit-on laisser les employeurs régner en maîtres et seigneurs sur la « carrière » des salarié-es ?

Osons rappeler que nous travaillons dans le champ social et qu’il nous est demandé de faire preuve de très grande bienveillance à l’égard du public.

A quand la bienveillance à l’égard de celles et ceux qui quotidiennement font le tampon pour éviter qu’une jeunesse désabusée et maltraitée laisse exploser sa colère ?

La justice a estimé illégitime la décision de l’employeur : la salariée a donc pleinement sa place dans une équipe en Mission locale.

Exigeons son reclassement puisque l’employeur défaillant, lui, ne perdra pas son poste !